Une étude montre que 63 % des Français ne trouveraient pas de sens dans leur travail. 75 % des actifs seraient motivés par un changement d’emploi si ce dernier offre un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Concrètement, de plus en plus de Français sont tentés par une reconversion professionnelle. Cependant, peu osent sauter le pas et changer de travail. Beaucoup de paramètres expliquent cette réticence. Généralement, la peur en est la principale cause.
La peur, un sentiment normal et légitime mais…
La peur face au changement est tout à fait normale. Un déménagement dans une autre ville, un autre pays ou un changement de voie peut en être la source. En réalité, la peur s’active naturellement pour protéger une personne d’un danger. Elle est aussi légitime que naturelle.
Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, la peur aide à éclairer l’individu et à prévoir les obstacles. Elle fonde une décision bien réfléchie puisque la personne est déjà en connaissance de cause. Mais aussi légitime soit la peur, elle peut être source d’encombrement et favoriser la stagnation. L’individu aura tendance à se dire qu’elle ne pourra pas s’en sortir et que c’est réservé aux autres. Il aura cette impression que l’épreuve sera une étape dont elle ne pourra pas franchir. Au final, il se replie sur lui-même et risque de rester dans une situation professionnelle compliquée. Il vivra avec de la frustration et de l’inconfort.
L’outil de mesure de la peur
Les personnes désirant changer de voie rencontrent plusieurs types de peurs. Voici une liste des plus fréquentes :
- peur de dépenser de l’argent pour profiter d’un coaching permettant de faire un bilan des compétences ou de la carrière qui ne serait peut-être pas pertinent ;
- peur de faire face à soi-même et de réaliser une introspection personnelle ;
- peur de se connaître et d’identifier ses réelles failles et atouts ;
- peur que l’accompagnement n’aboutisse pas et finalement n’aide pas pour la reconversion professionnelle ;
- peur de perdre de ce que l’on a et manque de confiance en ce que l’on pourrait avoir ;
- peur de se dévoiler à un coach ;
- peur des jugements de son accompagnateur ;
- peur de briser la relation avec ses collaborateurs actuels ;
- peur de démissionner sans avoir de bonnes conditions financières ;
- peur de rater une bonne occasion en renonçant à d’autres pistes ;
- peur de demander aux autres leurs avis sur le métier convoité ;
- peur de ne pas choisir la bonne voie ;
- peur d’avoir des regrets sur les choix faits ;
- peur de la reconnaissance déjà acquise ;
- peur de ne plus disposer de la notoriété actuelle et de son statut social ;
- peur que ce ne soit pas le bon moment pour une reconversion professionnelle, surtout pour les femmes enceintes ou les personnes désirant déménager ;
- peur de solliciter les services d’un avocat en cas d’une rupture litigieuse du contrat de travail ;
- peur de suivre une nouvelle formation pouvant être longue et d’avoir le savoir-faire nécessaire pour le nouveau poste ;
- peur de débourser une somme importante pour suivre une formation ;
- peur du regard des autres, surtout quand la conjoncture n’est pas propice au changement ;
- peur d’atterrir dans une situation inconfortable ;
- peur de vivre dans un nouvel univers ;
- peur de ne pas gagner autant d’argent que l’emploi actuel ;
- peur de ne pas réussir ;
- peur de ne pas pouvoir assurer l’entrepreneuriat pour ceux qui veulent se lancer dans le domaine ou dans une profession libérale ;
- peur d’un manque de crédibilité et peur d’apparaitre comme un imposteur pour ceux qui veulent rester salarié ;
- peur de ne pas pouvoir convaincre les recruteurs durant l’entretien pour la reconversion d’emploi ;
- peur que ce choix de reconversion professionnelle se répercute sur sa vie professionnelle, notamment les relations avec le conjoint, les enfants, les amis et la famille ;
- peur de la conjoncture économique.
Les personnes désirant se lancer dans une reconversion professionnelle doivent recenser leurs peurs dans cette liste. Leur trouillomètre intérieur est égal au nombre de peurs qu’elles ressentent. Alors, quel comportement adopter pour que la jauge de cet indicateur diminue ?
Actions à mener pour réduire la balance du trouillomètre
En général, la peur résulte d’une carence d’informations. Elle peut également être liée à une vision négative des choses. Pourtant, la peur agit comme un prisme. Elle pourrait déformer la projection et il serait difficile d’envisager une suite plus sereine. Alors, le mieux serait d’adopter des résolutions permettant d’éviter cet auto-freinage. Les voici :
- Identifier toutes les peurs puis en faire une liste : l’idée est de connaitre contre quoi il faut combattre et vider ainsi son sac de peur.
- Parler ouvertement de ses peurs aux proches pour réduire l’anxiété. Il faut, néanmoins, éviter de se faire envahir par le stress des autres.
- Essayer la technique du pas après l’autre : poser des objectifs atteignables et si nécessaire mettre en place des sous-objectifs. Faire ensuite une liste de tous ses atouts pour chaque mini-objectif. Il s’agit notamment des moyens financiers, des compétences, du matériel et des traits de caractère. Lister ensuite les carences pour réussir.
- Élaborer un budget prévisionnel sur les besoins mensuels et mettre en place un seuil minimum à atteindre en termes de rémunération.
- Trouver l’inspiration dans les livres et les articles sur la reconversion professionnelle. L’idée est de s’imprégner de ce que les autres ont fait. Si possible, participer à des partages d’expérience avec les personnes travaillant dans le secteur convoité.
- Garder en tête qu’agir dissipe la peur même si celle-ci sera encore présente. Aussi, l’idée n’est pas de la rayer totalement puisqu’elle constitue une sorte de balise. Il faudrait plutôt l’utiliser à bon escient et ne pas la laisser nous dominer. Une peur trop importante pourrait être source de paralysie.
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